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antiquités "vingt-neuf rue grande" à Moret sur loing
30 avril 2011

Pourquoi il faut absolument aller à la Pinacothèque de Paris

La Pinacothèque s'est agrandie, elle en profite pour inaugurer des collections "permanentes" (je mets les guillemets car certaines ne sont là que pour quelques mois, en attendant la réouverture du musée de Brescia en restauration, le reste consistant en prêts, dépôts, de particuliers ou d'institutions... bref, ce qui sera permanent sera l'exposition d'un fonds d'oeuvres) et pour présenter deux expositions sur la Collection comme base du Musée : les Romanovs, Tzars collectionneurs avec la naissance et l'histoire du Musée de l'Ermitage et les Esterhàzy, Princes collectionneurs à l'origine du Musée de Budapest ; [je ne parle pas d'Hugo Pratt qui ne fait pas partie du propos mais qui doit être très bien également]. 

Pourquoi donc aller voir les "Romanovs" ?

Pour découvrir comment s'est construit et developpé le musée de l'Ermitage, apprendre que son fondateur, Pierre le Grand fut le premier Tsar, depuis 600 ans,  à quitter la Russie pour visiter incognito l'Europe et s'ouvrir à sa culture ?  Pourquoi pas. Pour y voir les fantaisies architecturales, à la gouache ou à la plume, de Clérisseau (1721-1820) et son arc de triomphe de Titus à Rome, voir la belle Vénus du Vénus, faune et putti de Poussin, apprendre le scandale de la vente de la collection Crozatqui s'envole à l'étranger en 1772, achetée 460 000 Livres par Catherine II grâce à l'entremise de Diderot, un de ses fidèles rabatteurs, qui pourvoit de son mieux à la boulimie d'acquisition de la souveraine (4000 toiles à la fin de son règne) ? Eventuellement. Pour savoir qu'Alexandre Ier collectionna principalement la peinture espagnole des XVI et XVIIèmes siècles, dont cette Annonciation de Pedro Nunez del Valle où volètent d'étonnantes têtes d'anges ailées, que c'est en 1837 que se produisit l'effroyable incendie du Palais d'hiver et de l'Ermitage, que c'est donc à Nicolas Ier, empereur depuis 1825, que l'on doit le Nouvel Ermitage (1852) et l'énergique politique d'acquisitions qui nous permet d'admirer le tondo du florentin Giulio di Pietrodi di Simone Bugiardini, Madone à l'enfant, Saint-Joseph et Saint Jean-Baptiste (vers 1520), ainsi que les aquarelles d'Edward Hau représentant les salles des collections de peinture de l'Ermitage, la précision de celle d'Oukhtomsky reproduisant la reproduction des loges de Raphaël intégrée au Nouvel Ermitage ?  Egalement.

Mais surtout, surtout, il faut absolument se pencher sur la corne de rhinocéros majestueusement montée en argent que l'on découvre dans le petit déjeuner de Gabriel Metsu (1629-1667), inventorier patiemment la nature morte aux attributs des Arts (1766) de Chardin et rêver sans fin sur les camaïeux de gris et de brun déployés par Greuze dans le portrait de jeune homme au chapeau !  

Pourquoi de même poursuivre par la visite de l'exposition Esterhazy ?

Probablement pour découvrir que la collection réunie par les princes Esterazy dès le XVIIème et vendue en 1870 à l'Etat hongrois sert de base à l'actuel musée des Beaux-Arts de Budapest, pour apprécier l'huile dûe à Hendrick Van Balen et Brueghel l'ancien, Diane et Actéon (vers 1604-1608) dont le support de cuivre magnifie le rendu ! Pour repenser à Cranach devant la grande huile de son atelier en collaboration avec le Maître des Messes de Saint Grégoire : lamentations sur le Christ mort avec saint Wolfgang, sainte hélène et des donnateurs inconnus (1510-1515)... !

Mais surtout, surtout, surtout, pour se figer dans la comtemplation de ces deux oeuvres que j'ai le plus aimées ce jour-là : la représentation d'Agar dans le désert (1718) dans laquelle Heroman Van der Mijn est parvenu à rendre presque réelles les larmes d'Agar, la sensation de lumière courant sur ses vêtements ou posée sur sa chair tout comme la délicatesse des feuilles de figuier en arrière-plan. Et cette oeuvre imposante d'Anton Raphaël Mengs (déjà remarqué cet hiver lors de l'exposition "l'Antiquité révêe" au Louvre avec deux dessins à la pierre noire représentant respectivement Epictète et une danseuse grecque) : une huile sur toile en grisaille de 1760, la Sainte Famille dont l'expressivité des émotions continue à faire penser que l'artiste s'est représenté là avec sa propre famille, et qu'ils étaient heureux !  

Et surtout il faut aller maintenant à la Pinacothèque car toutes ces merveilles repartent bientôt pour Budapest ou Saint-Petersbourg et là, c'est un autre voyage pour aller les admirer... 

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